Soutien psychique de familles ukrainiennes refugiées : Groupe multifamilial d’étayage
• 4 INSTITUTIONS ou ORGANISATIONS
— Habitat et Humanisme
— APSYLIEN (Association de PSYchanalise des LIENs)
— Lions Club Lyon Doyen
— Région Rhône-Alpes – Auvergne
Objet de la demande d’Habitat et Humanisme à Apsylien REC
L’accueil de familles réfugiées est venu en réponse à différentes demandes émanant de l’État, de la Région ou des Départements et des Collectivités Locales.
La demande de soutien psychologique est formulée par Mme Sandrine Durand chargée de mission santé d’Habitat et Humanisme, lors de la rencontre du 5 avril 2022 avec Apsylien REC représenté par Rosa Jaïtin et Jean-Louis Dorey.
Cette demande concerne des familles ukrainiennes réfugiées constituées principalement de femmes parties seules avec leurs enfants, mais aussi d’adolescents et de personnes âgées.
En avril :
• 50 familles hébergées par l’OPAC du Rhône à Tarare, Thizy, Amplepuis, Saint Symphorien, Saint-Laurent de Chamousset etc.
• 100 autres familles attendues dans la métropole de Lyon où elles seront d’abord accueillies à Eurexpo par la Croix Rouge et la Sécurité Civile avant d’être réparties sur différents sites.
Objectif de l’action
Le soutien psychique des familles traumatisées par la guerre et la rupture brutale de leurs liens familiaux, consécutive à leur migration dans un but de survie.
Elle nécessite le partenariat des 3 associations (Habitat et Humanisme – Apsylien REC – Lions Club) pour assurer un cadre suffisamment contenant tant au niveau des liens vers les familles qu’entre les bénévoles, que sur le plan logistique (locaux et boissons, frais annexes) ; c’est un préalable au travail psychique.
Cette action doit pouvoir s’inscrire dans le temps.
Problématiques familiales et traumatismes de guerre (1)
Les familles manifestent une forte résistance à remobiliser des souffrances qui sont encore trop actives malgré le moment différé où elles sont rencontrées.
Le ou les traumas cumulés de la guerre: rupture avec une partie de la famille restée au pays d’origine pour résister et défendre leur pays ou parce que, pour des raisons personnelles, ne peuvent pas partir.
Les familles apparaissent plus déstabilisées que véritablement pathologiques : Vécus dépressifs – crises conjugales et violence familiale.
Les familles alternent fréquemment des conduites opposées de sur-adaptation, de repli ou protestataire :
La sur-adaptation est une défense qui leur permet de lutter contre les risques sous-jacents d’effondrement. Il s’agit de se protéger des remontées d’angoisse rageantes qui, du coup, n’apparaissent pas directement dans les entretiens. La sur-adaptation se manifeste aussi par un fonctionnement opératoire, un appauvrissement de la pensée métaphorique et de la capacité de rêve, un anéantissement de la temporalité au profit d’un vécu actuel dans une hyper réalité. Elle alimente enfin des conduites en faux self qui font écran.
Problématiques familiales et traumatismes de guerre (2)
Le repli sur soi entraîne la famille à recréer une bulle qui la protège de l’extérieur. Le mauvais objet est projeté dehors et alimente un sentiment de dette (on nous doit quelque chose).
Maladies psychosomatiques – Alcoolismes – boulimie
Il peut en résulter un brouillage au niveau générationnel, sexuel et temporel. Les familles tendent également à faire l’économie du passé récent et de la désillusion ce qui leur évite de réactualiser des vécus anciens de perte ou de deuil. La régression du lien permet aussi de lutter contre la perte des repères ( langue, habitudes, culture, religion) liés à la migration et le déracinement et contre l’intense sentiment d’insécurité qui provoque la situation d’exil des réfugiés de guerre.
De l’eau pour l’Ukraine, en collaboration avec les Lions Clubs de Lyon, sous le « commandement » de Lyon Ouest.